2008-2014 : 6 années pour rassembler une gauche lucide, raisonnable et ambitieuse à Drancy
En 2008, j'eus l'honneur d'être désigné « Premier des Socialistes » par ma section PS de Drancy. Nous constituâmes alors une liste socialiste, rassemblant également le PRG et le MRC, que je conduisis pendant la première partie de la campagne des municipales de Drancy, rencontrant un très bon accueil de la part de la population. En effet, cette population commençait à trouver le temps un peu long sous le règne peu à peu étouffant d'un omniprésent Jean-Christophe Lagarde, Député maire ex MoDem, Nouveau Centriste allié à l'UMP, de son épouse Aude Lavail Lagarde, Adjointe au maire, Conseillère régionale et de son cercle étroit d'amis concentrant tous les pouvoirs et toutes les décisions, jusqu'aux plus modestes. Ouf, une candidature socialiste amenait enfin un peu d'air frais et une possibilité d'alternative, au milieu de l'éternelle confrontation Lagarde / Parti communiste.
Les leçons de 2008
Pour la première fois dans l'histoire du PS à Drancy, une tête de liste était désignée pour sa volonté affirmée d'aller jusqu'au bout, de porter les couleurs socialistes jusqu'au scrutin du premier tour et non pas de jouer une fois de plus, les seconds rôles timorés, derrière un Parti communiste vivant sur ses lauriers passés et les noms glorieux qui raisonnent encore à nos oreilles, mais qui sont une page refermée du passé. Mais également, de porter les couleurs de gauche, c'est-à-dire, différentes de tous les centres droit, qu'ils soient clairement de droite comme le Nouveau Centre de Jean-Christophe Lagarde ou faussement de pur centre (qu'elle est donc cette fiction politique d'un pur centre qui ne choisirait pas ou penche son centre ?) et donc, de centre droit ou de centre gauche, suivant l'origine des militants locaux. A Drancy, le MoDem étant plutôt de droite, comme l'appartenance de la seconde de liste Malika Malhem Chibane le démontre, pour avoir appartenu à l'équipe de Jean-Christophe Lagarde pendant bien longtemps.
Mon objectif était d'amener cette liste jusqu'au bout du combat, jusqu'aux urnes du premier tour, afin de représenter clairement l'alternative réelle de gauche pour Drancy, ville foncièrement et fondamentalement de gauche, mais ville n'en pouvant plus des années communistes et d'un pouvoir centralisateur et ancré dans les visions archaïques et dépassées d'un vingtième siècle révolu.
Hélas, les calculs politiques de mon parti au niveau fédéral en décidèrent autrement, la prise du département du 93 étant en jeu, et en février 2008, je dus, sous peine d'exclusion intégrale du PS de la liste que je conduisais, conclure une alliance avec les autres forces de gauche, PCF, LO et un comité citoyen, le Collectif Drancy Citoyen. Cette alliance fut conclue, après de longues heures de négociation nocturne et nous parvînmes à sauvegarder une direction commune à égalité, de la liste, Eliane Assassi, sénatrice PCF de la Seine Saint Denis et moi-même, petit nouveau de la politique. Mais la tête de liste était communiste, je n'étais plus que second, tous les espoirs de faire émerger une force de gauche progressiste, socialiste, était anéantie. Malgré nos efforts et faisant contre mauvaise fortune bon coeur, les drancéens ne nous pardonnèrent pas ce changement de stratégie et nous fûmes élus brillamment dès le premier tour, dans les tréfonds de l'opposition...
Le présent
Voici 2 ans que je siège au conseil municipal de Drancy. Nous sommes 3 socialistes, 2 communistes et un LO, pour la gauche, une MoDem muette (ne prenant jamais la parole), pour le centre droit.
Art difficile que celui d'élu d'opposition socialiste, mais instructif, que ce soit pour la prise de connaissance de la politique de la ville menée par l'équipe majoritaire, ou encore pour la façon d'exercer la politique, de la majorité mais aussi de ses 'alliés' de gauche, ultra-minoritaires en voix (les différents scrutins le montrent chaque année, européennes, régionales...) mais ne souhaitant bien évidemment, laisser trop de place au parti socialiste, histoire certainement de re-tenter en 2014 l'opération de 2008.
2014 : l'avenir d'une ville au destin particulier
Mais cette fois, ce sera plus difficile, nous avons 4 ans pour rassembler une force socialiste, une force de gauche progressiste et réaliste, ancrée dans son temps plus que tournée vers un passé révolu, consciente des enjeux de société comme ceux de la proximité du territoire d'une ville et des attentes quotidiennes de ses habitants, mais aussi, consciente du destin particulier de Drancy, qui a connu les pires moments de l'histoire du vingtième siècle, qui a survécu, qui doit transformer ce pan d'histoire en force de progrès humaniste pour l'avenir et pour toute l'humanité. C'est son devoir, c'est son destin.
A très bientôt sur les marchés, dans les commémorations, dans les rues, sur les blogs, sur facebook et autres nouveaux territoires de communication,
Gilles Saulière.
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