Nos amis d'outre Atlantique nous espionnent un peu beaucoup passionnément.
Ok. Mais qui n'espionne pas qui ? Il en va ainsi depuis la nuit des temps, non ? Pourquoi jouer les vierges effarouchées aujourd'hui alors que l'on sait que cela existe, dans quelque pays un peu organisé que ce soit. Certains sont plus forts que d'autres à ce « jeu », voire, beaucoup plus forts, voire, exagérément forts, outrepassant clairement ce que l'on pouvait imaginer jusque là, mais il en va de cela comme du reste. La puissance informatique couplée aux réseaux satellitaires, Internet, aux réseaux téléphoniques mobiles, réseaux sociaux, ont ouvert en très grand les portes et les fenêtres et autres yeux de bœuf de nos vies publiques et privée, il eût été finalement surprenant que les grandes oreilles de nos États et entre tous, les États-Unis d'Amérique, s'en privent.
Plutôt que "s'indigner" une fois de plus en l'air, pourquoi, d'abord, ne pas réfléchir au pourquoi ?
Que font nos philosophes contemporains ? Pourquoi ne pas s'interroger sur les raisons profondes de ce sport international ? Un État peut-il ne pas se livrer à cette activité et se priver ainsi, peut-être des moyens de défendre son territoire et les populations qui l'habitent de toute menace qui peut surgir à n'importe quel moment ? Rome disait « Si vis pacem, para bellum ». Est-ce que le monde a changé à ce point que la paix règne désormais entre les peuples ? . . . De mon avis, ce n'est pas flagrant.
Plutôt que jouer la politique de l'autruche, qui n'est pas des plus efficaces, pourquoi ne pas travailler plutôt dans le sens de la collaboration entre états, entre régions du monde, entre cultures et civilisations, afin de comprendre un peu mieux les attentes et angoisses de ses voisins planétaires et déterminer les chemins de rencontre à construire, propres à apporter, un jour, une réponse autre que l'éternelle méfiance armée ?
Tant qu'il y aura des États, des fédérations d’États, dont la souveraineté sanctifiée sera imperméable à toute capillarisation, tout échange, tout mélange avec l'autre d'en face, il y aura méfiance, défense, observation mutuelle, espionnage.
Plutôt que de s'indigner en l'air, et tout en réfléchissant, organisons nos propres moyens de défense de citoyens du monde libre.
Attention, quand je dis, « monde libre », j'évoque un idéal c'est-ce pas, pas une quelconque réalité...
Toujours est-il qu'en tous temps, il y a eu des armées, des polices, des armées et de polices de l'ombre et il a bien fallu, parfois, s'en protéger, lorsque les États devenaient liberticides, asservissaient leur peuple ou en martyrisaient une partie.
C'est pourquoi, sans remettre en question le bien fondé ou pas de l'existence et de l'action de ces services de « renseignement » en temps normal, il est du devoir citoyen de se prémunir contre une trop grande transparence de sa vie et de sa liberté d'aller et venir, de communiquer, afin, en cas de « problème », d'attaque de la démocratie et de la liberté, par exemple, de pouvoir disparaître, ou du moins, communiquer et s'organiser en toute sécurité et quiétude relative. Le droit d'insurrection existe dans la constitution de la France, le devoir de résistance à l'oppression d'un pouvoir devenu illégitime est sacré, encore faut-il pouvoir les mettre en œuvre.
(Le préambule de la constitution de 1958 renvoie à 2 textes fondamentaux, dont le remier est la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui énonce en son article 2 le droit de résistance à l'oppression parmi les quatre « droits naturels et imprescriptibles de l'homme ».)
Bien sûr, je ne parle pas du détournement exécrable qu'on fait récemment de ces termes les excités de droite plus ou moins extrême au moment du vote du mariage pour tous...
Nul doute que nos petits et grands génies de l'informatique, des réseaux, que sont les hackers et autres pirates, devrais-je dire, plutôt corsaires que pirates d'ailleurs, travaillent, consciemment ou inconsciemment, à cette tâche généreuse et primordiale. Certains ont du reste démontré une certaine réactivité et efficacité lors de divers « printemps arabes », lorsque les pouvoirs avaient fermé l'accès de leur peuple à internet.
Issu de cette veine, des courants, partis politiques commencent à apparaître, le Parti pirate, né en Suède en 2006, s'est créé pour se donner les moyens d'action à même de protéger les droits et libertés fondamentales, prioritairement dans le domaine numérique. L'accès aux savoirs et à la connaissance pour tous en est une composante majeure, c'est une initiative très forte de lutte contre la transparence obligatoire et le traçage de nos vies, c'est donc une démarche qui va dans le bon sens de notre défense individuelle face aux risques potentiels devenus très importants du fait de la puissance informatique, en cas de dérive oppressive.
Les diverses déclinaisons nationales du Parti pirate ne sont pas toutes conscientes des enjeux qu'elles abordent, sont parfois un peu folkloriques, mais nul doute qu'il est nécessaire et salutaire d'entretenir et favoriser ces ruisseaux de liberté, par lesquels nous pourrons nous échapper des griffes de nos big brothers en herbe, lorsqu'ils deviennent fous. En Allemagne, en Europe, les membres des partis pirates sont dans les parlements. C'est une très bonne chose. Le régime de la 5ème république française ne favorise pas l'essor des petits partis, mais nul doute que nos pirates nationaux obtiendront leurs premiers succès rapidement, pourquoi pas dès les municipales de 2014...
A côté des États, il y a, du reste, également des entreprises privées de taille comparable, dont il est ou il sera peut-être encore plus compliqué de se protéger, le cas échéant. Amis pirates, amis hackers, nous comptons sur vous.
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