La vie d'un opposant très minoritaire au sein d'un conseil municipal d'une ville de plus de 60.00 habitants comme Drancy n'est ni un long fleuve tranquille, ni un torrent d'énergie dévalant constamment les pentes de l'opposition politique à grands flots de dossiers, de questions écrites ou orales, de propositions, etc.
C'est une course de fond souvent ingrate : Il faut veiller à ce que les affaires de la ville soient correctement gérées par la majorité, c'est-à-dire, au minimum, dans le respect des lois et de la démocratie, tout en menant à la construction légitime d'un projet alternatif de conduite de la ville, pour l'échéance électorale suivante.
Il faut être disponible, consacrer du temps, mais en plus de la vie professionnelle courante, bien entendu et ce n'est pas toujours simple. A l'inverse des autres assemblées territoriales ou nationales, l'opposant, au sein d'un conseil municipal, n'a quasiment aucune aide, ne reçoit aucun subside et doit donc avoir une activité professionnelle complète, à moins d'être retraité, bien évidemment. En aucun cas, il ne peut consacrer beaucoup de temps à sa tâche d'élu d'opposition.
Il est, du coup, d'autant plus important de pouvoir s'appuyer sur son propre parti pour préparer les dossiers, travailler, projeter, militer sur la ville, etc. Normal, évident, me direz-vous ? Et bien, ce n'est pas toujours aussi évident que cela en a l'air, tant certains petits appétits très locaux de 'pouvoir' aimeraient parfois vous voir vous prendre les pieds dans le tapis à tous prix, plutôt que vous aider à devenir plus fort, pour maximiser les chances, quelque soit le candidat, aux prochaines échéances électorales.
C'est peut-être, d'ailleurs, la facette la moins gratifiante de l'exercice. En effet, les bâtons dans les roues et autres chausses trappes issues de la majorité au pouvoir, sont des phénomènes prévisibles, compréhensibles, font partie du jeu démocratique. En revanche, les pièges, mauvais coups et autres manœuvres de déstabilisation en provenance de son propre camp sont malsains, nettement plus désagréables, critiquables et vont à l'encontre du jeu et de la vie démocratique de la collectivité. Quelque soit le bord politique et le parti, nombreux sont les militants qui quittent le navire, écœurés, après avoir essuyé ce genre de mésaventure.
Mais, quoiqu'il puisse vous arriver, il ne faut pas baisser les bras, la partie est passionnante, humainement passionnante et vous conduit littéralement dans les bras de l'Autre, avec un très grand « A », celui ou celle que vous rencontrez au fil des jours, dans la rue, sur les marchés, sur internet, dans les rangs de vos adversaires politiques, dans votre famille politique, vos alliés, etc. etc. peu à peu et avec lequel vous passez des heures à débattre, réfléchir, construire.
Je conseille à toute personne, quelque soit son âge, son sexe, son niveau d'études, qui a envie de passer à autre chose que la critique confortable depuis son fauteuil devant sa télé de tous ces « vendus de politiciens tous plus véreux les uns que les autres » de se lever, de venir participer à la vie de sa collectivité, de plonger dans l'arène, de prendre une carte dans un parti politique, de s'engager dans l'action et, pourquoi pas, entrer dans la prochaine liste aux municipales. Personne ne sera déçu, c'est garanti, sur facture.
Souvenez vous :
- Soutenir activement l'action de la majorité, lorsque l'on est du 'bon' côté, est un bon moyen de lui construire un avenir solide. Si ce n'est pas fait, l'érosion naturelle fait son travail et un jour, de majorité, on devient opposition et en une seconde, au revoir les rênes de la collectivité, au revoir les projets qui n'ont pu encore être menés...
- S'engager dans l'opposition, quand on est du 'mauvais' côté des résultats du scrutin, c'est un devoir lorsque l'on partage ses valeurs et son projet. C'est à peu près le seul moyen qui soit, de permettre au camp que l'on supporte de construire les bases d'un prochain succès électoral.
A bientôt dans l'arène, elle vous attend.
Post Scriptum : le paysage politique n'est pas ce monde sclérosé et archaïque que l'on décrit souvent, au contraire.
Des courants, de nouveaux partis naissent, enrichissant la palette idéologique, et en ce début d'année 2010, nous avons vu par exemple surgir
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Le mouvement « République solidaire » de Dominique de Villepin, plein de promesses de nouveaux débats à droite, entre l'UMP de Nicolas Sarkozy et ses amis et les centristes de droite (Nouveau Centre, MoDem, la singulière voire désopilante Gauche moderne, au nom de gauche mais bien de droite, etc.)
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Et en mai, nous avons vu naître, un bel ovni de gauche, le MLG « Mouvement des Libéraux de Gauche » pour une intéressante alternative aux idéologies socialistes du moment, pour un nouveau gisement de débats entre personnes de gauche de bonne volonté. Personnellement, ce mouvement des libéraux de gauche n'est pas sans m'attirer grandement... D'ailleurs, j'y adhère, tout en conservant mon appartenance au PS, les deux n'étant pas incompatibles, bien au contraire :)
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