Philippe Val a licencié le dessinateur Siné le 15 juillet 2008, après lui avoir demandé des excuses pour un dessin du 2 juillet, jugé antisémite par son rédacteur en chef.
Tout ceci se passe dans la douceur ouatée de Charlie-Hebdo, journal satirique, présumé de gauche.
Que d'encre coule depuis ce fameux 15 juillet ! Merci Philipe Val :) Merci parce que sans vous, notre été aurait tourné tristement entre Paris Plage, les cent et sempiternels reportages sur la qualité de l'eau de mer, la qualité de la cuisine dans les restaurants balnéaires ...et les jeux olympiques de la Chine contre le reste du monde.
Bon, mais il va peut-être falloir arrêter là non ? Le capitaine Dreyfus doit se retourner dans sa tombe !
Oui, le capitaine Dreyfus doit se retourner dans sa tombe, à force qu'on fasse de la crise Val-Siné la nouvelle affaire Dreyfus. Nos élites, peut-être désarçonnées et déstabilisées par la multi-ubiquité de l'action et du discours de Nicolas Sarkozy, sont contentes d'enfin trouver là un sujet à se mettre sous la dent sur lequel personne ne va les embêter, un bel os à ronger, miam ! Elles choisissent un camp et y vont joyeusement de leur polémique et y vont de leurs vitupérations, de leur courroux, de leur bras au ciel etc. etc. Le tout nouveau espace internet-web2-réseau-social-des-réseaux-sociaux, Facebook, blogs et autres forums lecteur y vont de leurs groupes et de leurs causes, le monde se coupe en deux, choisis ton camp, internaute, aux armes, citoyen, fourbis tes anathèmes, pulvérise le camp d'en face de ton nombre de « friends » partageant ta colère, signe le plus de pétitions virtuelles que tu peux, pourlèche toi les doigts courrant sur ton clavier d'un commentaire à l'autre, éclate-toi !
Pendant ce temps, tu ne penses pas aux autres problèmes, les vrais, ceux qui font que tu ne devrais pas t'endormir bien le soir, ceux dont, chut, il ne faut pas parler, chuuuut, baisse la lumière, ceux dont il ne faut jamais trop parler, tu sais, genre, les morts, ceux qui souffrent, ceux qui survivent, privés d'espoir et de liberté, dans les prisons inhumaines de Chine, de Russie, d'Amérique ou de France, ceux qui ne connaissent même pas Siné, ni Val, n'ont peut-être même jamais lu un seul Charlie-Hebdo (Diantre !), celles et ceux qui ne sont que des enfants, mais qui meurent, qui pleurent, doucement, en silence, partout, chaque minute, chaque seconde qui passe, sur ta planète, l'autre bout du monde mais aussi, à 50 mètres de chez toi.
Allez, je m'emporte, mon médecin me l'a déconseillé, « mauvais pour le coeur . . . ». Il a raison, mon médecin, je me calme.
Mais, pour en revenir à cette affaire Val-Siné, ou Siné-Val, mon sentiment, ma position est que, que ce soit d'un côté ou de l'autre, il n'y a rien à dire, rien à faire, je me fous de cette non-affaire, je n'aime pas Siné, je suis de gauche mais je n'ai jamais trop aimé Charlie-Hebdo, ce n'est pas ma tasse de café.
- Laissons Philippe Val diriger son journal et virer qui il veut, en son âme et conscience ou même sans âme ni conscience, qui sait ! C'est à chacun de nous qu'il revient ensuite de décider d'acheter ou pas son journal Charlie-Hebdo ! Là est notre liberté.
- Laissons Siné à son errance personnelle, laissons le croire à juste titre ou non que son travail de dessinateur lui permet ou lui dicte de dessiner ce quil dessine ! C'est à chacun de nous que revient ensuite le choix de lire, de regarder, d'acheter ou pas les dessins de Siné, en fonction de nos convictions ou de nos goûts ! Là se trouve aussi notre liberté.
Que chacun puisse déterminer et exprimer sa préférence sans forcément maudire la préférence inverse et les vaches de la Liberté seront bien gardées.
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