C'était il y a un an, Nicolas Sarkozy remportait les élections présidentielles, après une campagne fondée sur un message « J'ai changé ! », un slogan, la « rupture tranquille », des promesses, à l'interne, la défense du pouvoir d'achat, à l'international, la défense des valeurs de la France, la défense des libertés.
C'était alors les premières manifestations du changement selon Nicolas Sarkozy : après Bigard et Mireille Mathieu à la Concorde, c'était soirée au Fouquets entre amis du monde de la finance, de la grande entreprise sans oublier le show-biz et le People, promenade en yacht avec l'ami Vincent Bolloré, etc. etc.
Un an plus tard, où sont passées les belles envolées lyriques ?
Un an plus tard, où sont passées les belles envolées lyriques sur la politique internationale gaullienne, la lutte courageuse contre les tous les fanatismes et toutes les oppressions ? Au fond de la tente dressée en plein Paris de M. Khadafi, au verso du pitoyable badge de l'équipe de France Olympique, ou plutôt dans la poubelle où il a fallu le jeter, tant la violence inouïe de son message révolutionnaire « Pour un monde meilleur » révulsait le CIO, risquant de heurter les dirigeants chinois ?
Un an plus tard, où sont passées les belles promesses ?
Certainement au même endroit que notre pouvoir d'achat. Seuls certains d'entre nous (souvenez-vous, dès le début de l'été, le « bouclier fiscal ») ont pu en profiter un peu. Hélas, ce n'était pas les plus démunis, pensez-vous, ils sont bien trop nombreux... non, c'était les plus riches parmi les plus riches, les copains quoi... Ensuite, patatras, terminé. L'ouverture c'est bien pour piquer des personnalités de gauche et les compromettre dans un gouvernement de droite qui se cache, mais l'ouverture, cela ne veut donc certainement pas dire, s'emparer des meilleures idées, des meilleurs projets pour les mettre en œuvre.
Aussi, à la place de la démocratie participative, on a eu un ultra-président derviche tourneur, ne restant pas en place et décidant de tout, de tout et de son contraire...
Aussi, à la place d'une politique généreuse d'effort et de redistribution des richesses vers les plus démunis d'entre nous, nous avons eu M. Brice Hortefeu à l'intérieur qui chasse vers l'extérieur au Karcher les sans-papier, jusqu'à la sortie des écoles maternelles ; Nous avons eu une attaque systématique et désordonnée contre les tous acquis au fil de plus de trois siècles de haute lutte du peuple que nous sommes...
Aussi, à la place d'une vaste politique de revalorisation de notre enseignement seule à même de nous permettre d'offrir à nos enfants les meilleures chances d'entrer dans la vie du monde d'ajourd'hui, nous avons eu la promesse de lourdes diminutions de postes pour la rentrée 2008 et la suppression programmée de la carte scolaire, afin de permettre aux plus favorisés de se regrouper entre eux, et aux autres, ...de se débrouiller, entre eux !
Aussi, à la place d'une prise de conscience claire des enjeux vitaux de la sauvegarde de notre environnement, de notre planète, nous avons eu un Grenelle de l'environnement, doté d'un site internet rien qu'à lui, ...mais aussitôt oublié, une fois notre dos tourné !
Aussi à la place de l'amélioration de notre Justice, nous avons eu droit aux coupes sombres d'une Ministre de haute couture, faisant son tour de France de fauche des tribunaux de proximité à la hussarde, au mépris du peuple, souverain certes, mais bon pour devoir se déplacer à plus de 100 km parfois pour qu'on lui rende justice !
Aussi à la place de prisons plus humanisées, souvenez-vous, fin 2007, le rapport du Comité anti-torture du Conseil de l'Europe accablant sur l'état des prisons françaises et auparavant en 2005, le rapport du commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Alvaro Gil-Robles qui indiquait que les prisons françaises étaient les pires d'Europe ! Et bien, avec Nicolas Sarkozy, nous avons eu un cortège de nouvelles petites lois plus stupides et dures les unes que les autres ayant abouti à l'explosion de la population carcérale ! Or, cette population carcérale, ce sont des êtres humains, ce sont nos sœurs et nos frères, qui ont le droit à vivre dignement, quelque soient les erreurs, les fautes, les crimes, aussi odieux qu'ils soient, qu'ils aient pu commettre. L'humanité se distingue de l'animalité par la conscience qu'elle a de sa faiblesse, par la défense du plus faible contre le plus fort. L'homme ou la femme enfermé dans une prison, est un être faible, à protéger, à préserver, à réhabiliter, à résinsérer, tant qu'il y a une lueur d'espoir. C'est tout le contraire que met en œuvre Nicolas Sarkozy.
Aussi, à la place d'un dialogue social garant de la paix sociale et de la mise en commun des intelligences de tous pour soigner la France, nous avons eu droit à un gouvernement cynique, des ministres qui se moquent de nous, prenant leurs mesures entre deux avions, entre deux cocktails, sans concertation, au mépris des vies humaines concernées, avec l'unique rengaine « Les français nous ont élu pour que nous allions au bout des réformes ». Nous avons eu l'attaque en règle contre le droit de grève ! C'est sûr, il est plus facile de faire disparaitre les symptômes plutôt que de devoir affronter les maux qui nous rongent Monsieur Nicolas Sarkozy, Monsieur Jean-Christophe Lagarde ! Quel courage vous nous montrez là ! Bravo ! Qui croyez-vous abuser ?
Aussi, à la place d'un élan de l'économie et une augmentation des emplois, par des meures réfléchies en direction de là où se crée la vraie richesse d'un pays, là où se créent les emplois, c'est-à-dire, les petites et moyennes entreprises, les artisans, les commerçants, etc., nous avons eu le grand déballage guignolesque de ces messieurs et dames du MEDEF et la l'UIMM, se battant comme des chiffonniers à grands coups de caisses noires pleines de millions d'euros bien opaques, nous avons eu les augmentations indécentes des salaires indécents de nos super grands patrons amis indécents de la présidence de la république sarkozienne.
Enfin, à la place d'un pays plus humain, plus doux, plus en harmonie avec la grandeur que nous portons en nous, peuple de France, subissons pour nous-mêmes et offrons au monde, un show quotidien médiocre à base de la télé-réalité indigne d'un président se mettant en scène avec l'obscénité d'un parvenu hypnotique au milieu de ses amis choisis, Jean-Marie Bigard, en tête.
Un an, déjà ? Un an à peine ! Combien de temps encore allons-nous devoir endurer cela ?
A très bientôt.
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